mercredi 15 juillet 2009

MIND YOUR LANGUAGE, LADIES BEING PRESENT

Waves

THE WHO : I'am the sea

TIM BLAKE : song for a new age

THE CHI LITES : the coldest days of my life (part 1)

DAVID BOWIE : life on Mars

PRIMAL SCREAM : uptown (Weatherall long after the disco is over mix)

AZARI & III : hungry for the power

JOHN MARTYN : 1984 (summer of lovefingers mix)

ELECTRONIC : prodigal son (Harvey's greatly deluded mix)

THE STONE ROSES : I'am the resurrection

THE ROLLING STONES : we love you

WHITE WILLIAMS : headlines

MONKEY : heavenly peach banquet

JONG PANG : new order

EGOTRYA : volcano

FLEETWOOD MAC : keep on going (Cosmo Vitelli edit)

JACK BRUCE : make love

THE WHO : i'am the sea

VINI REILY : the together mix

mercredi 8 juillet 2009

NOVO MANAGER - ENTRETIENS AVEC LE MARABOUT BEN VARTAGUL HALLAREKRE

- Eh bien Marabout Yvon Ben Vartagul Hallarékré que pouvez vous nous dire du management Français, puisque doit on le rappeler, vous êtes un éminent spécialiste de la vie des cloportes ...

- En milieu semi humide exclusivement!

- Je vérifie ... heu? Oui ma foi c’est exact.

- Natürlich!

- Parlez nous Herr Professor.

- Bien, vous savez que le système Français comporte une certaine assise sociale, c’est l’exception Française! Eh! bien le management Français ne fait pas exception.

- C’est très clair.

- Pas du tout.

- C’est effectivement encore plus clair dit comme cela.

- Je vois que vous me suivez jeune homme. En fait je suis fascisé par la capacité des entreprises Françaises à employer des managers qui ne servent à rien. C’est un profil qu’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde. C’est Français.

- Comme vous y allez, les entreprises Françaises ne font pas que du social, elle perdent de l'argent aussi!

- Heu ? Oui. Vous n’ignorez pas jeune homme que nous sommes entré dans une société tertiaire. Les révolutions industrielles et informatiques sont loin derrière nous maintenant. Nous fabriquons de moins en moins de biens et fournissons de plus en plus d’abstractions ... Eh bien ces managers qui ne servent à rien arrivent à créer un rien à partir de rien, un big bang de rien virtuel qui s'étend vers l’infini et dans lequel ils vont s’épanouir et humains, richesses, organisations s’y précipiteront aveuglément. Ces riens virtuels crées par des moins que rien ne produisent rien et pourtant ils peuvent perdurer et occuper des milliers d’humains sur des mois ou des années si personne n’y met un terme, car ils vivent de petits riens. Il suffit d’édicter des règles, des procédures, de les modifier, les annuler en faire d’autres, les faire vivre, de faire des statistiques de les analyser, d’en tirer des conclusions, n’importe lesquelles! Mêmes fausses! Pourvue qu’elles soient validées dans des réunions interminables; d’en tirer alors d’autres règles en contradiction avec les premières, toujours en contradiction, d’investir sans délais. C’est imparable ! C’est le nouveau modèle Français monsieur ! La relance virtuelle!

- C’est un peu flou maître, mais vous avez étudié le cas d'un manager François, parlez nous de lui, je crois savoir qu’il est symptomatique de …

- C’est un tout, n’est ce pas, attachons nous d’abord à son caractère. Je dirais que notre spécimen montre un caractère conflictuel, teinté de maladresse relationnelle. Il est fait pour être un manager inutile. Il est né pour cela! Il n’est manifestement pas sur de lui, sans doute en partie incompétent, mais en même temps, il se veut très déterminé, dans la mesure ou il doit perpétuellement s’auto-réassurer. Il n'a de cesse de se convaincre lui-même qu'il maîtrise son sujet !

- Le manager Français est il à son image incompétent et peu sur de lui ?

- Je continue ... il est prisonnier d'une grande contradiction. Il n'est qu'affirmations; que son esprit cherche à tout prix à structurer par un discours diarrhéique et il n'est aussi que déstructuration de ce même discours, liée à la connaissance intrinsèque de l’incompétence qui l’habite. Ces phrases se déconstruisent au fur et à mesure qu’il les prononce. Le doute sur son savoir ne l’abandonne jamais, l’amenant le plus souvent à remettre en question ce qu’il vient de dire dans la même phrase ou à s’excuser en permanence. Il rebondit d’affirmations contradictoires en affirmations contradictoires, auto enfermé dans cette spirale infernale du verbe, tentant face à un interlocuteur peu virulent de s’en échapper par des pirouettes d’auto dérision qui le décrédibilise toujours irrémédiablement plus ou face à des interlocuteurs plus virulents en se montrant encore plus impétueux en redoublant d’affirmations fantaisistes, les exaspérant au plus au niveau. La situation se répète alors inlassablement jusqu’à l’inexorable rupture provoquée par le sujet lui-même pour sortir de l’état de crise qu’il a instauré.

- C’est horrible, la situation est bloquée !

- En effet, le sujet n’a d’autres choix que de dénoncer l’incommunicabilité de son interlocuteur par une phrase définitive, (ex : "décidemment on ne peut vraiment pas parler avec toi") pour sortir de l’impasse dont il ne peut s’échapper. Il s’enferme alors dans un mutisme temporaire avant de trouver un nouvel espace polémique lors d’un nouveau manic pich.

- Bigre !

- Ces phases d’altercation qui bouclent entre elles entrent dans la construction d’un continuum spatio-temporel qui laisse penser au sujet qu’il maîtrise ledit environnement de haute volée. Il a l’illusion d’être dans l’action. Bien entendu cet environnement est totalement virtuel mais l’énergie incalculable dépensée par le sujet dans ces phases est telle qu’il peut être perçu par lui-même comme une réelle dynamique d’action ou ... qu’il peut devenir réellement palpable pour certaines personnes qui vont soit le légitimer (par résignation, manque d’énergie ou soumission) soit pire encore se projeter dans cette sphère infertile et se penser possible dans cet univers. Ce sont souvent des sujets simples et dénués de résistance soumis à l’autorité, vécue comme une affliction ancestrale insurmontable, qui en arrivent là.

- Mais c’est horrible professeur, c’est le vide, le trou noir, le … néant … que pouvons nous faire ?

- Il ne faut bien sur jamais donner prise à un tel spécimen mais toujours, toujours le contrer et veiller à le réduire et à le renvoyer à son propre néant, dégonfler la baudruche si j’osais dire. Ho! Ho!

- Hi! Hi!

- Ha! Ha!

- Hé! Hé!

- Mmmm! Le sujet, il va s’en dire, ne s’épuisera jamais. Il fonctionne de cette manière. Seule une rupture dramatique assez puissante ou violente pourra, en l’enfermant durablement dans une phase dépressive, le rendre, pour un moment, mutique. La répétition de ces ruptures violentes en crescendo devrait provoquer, à terme, une rupture émotionnelle définitive chez le sujet, lorsque la courbe de l’énergie structurante qu’il déploit pour étayer ses propos et celle du doute immanent qui l’habite se rejoindront dans un point de contradiction ultime et insupportable.

Et sinon ?

Sinon c’est souvent trop tard qu’on arrête les frais quand on se rend compte que les frais générés par cet univers virtuel n’ont jamais rien produit, amené, amélioré qu’ils sont vains. La perte de savoir et d’intelligence est alors telle dans l'entreprise que les survivants vont s’accrocher pendant des années à des bouts de cet univers virtuel avant de basculer définitivement dans le déni. Tout est oublié, personne ne sait plus rien faire ou n’arrive à rien. Tous les projets échouent, débordent les délais, les budgets ... Il faut alors prendre des prestataires pour faire et là c’est le piège ultime! Car les sociétés de services sont de vrais nids à François! Nouvelles règles, procédures, réunions, statistiques qu'il faut payer cette fois ci beaucoup plus cher au prestataire. C'est la spirale de la régression. L'âge d'internet, l'âge de l'ignorance!

- Mais comment en est on arrivé là ?

- Cet état dénote un manque de confiance cruel reposant sans aucun doute sur une déficience physique que le sujet se doit de compenser. Dans le cas qui nous interrèsse le sujet est de petite taille ce qui pourrait être suffisant pour caractériser ce type de comportement, mais j’oserais une théorie beaucoup plus audacieuse si vous me le permettez. Pour être clair je pense que le sujet est sans doute doté d’un petit sexe communément désigné en langage populaire sous l’expression « p’tite bite ». Le membre étriqué ainsi projeté subconsciemment révèle une conception à son tour étriquée de son action. Toutes ces phases d’affirmations-altercations pourraient êtres en fait autant d’actes manqués pendant lesquels la polémique enfle puis se dégonfle inéxorablement.

- Mais face à la crise … ?

- Je dirais même que la conception étriquée de la gouvernance des entreprises en France tendrait à prouver que les attributs du patronat son aussi étriqués que son action. C’est une idée à explorer n’est ce pas ?

- Et les Chinois alors ? La réussite Chinoise!

- Quoi les Chinois? Oh! je vois! Mais je n’entrerais pas de ce genre de débat douteux. "P’tite bite", enfin François est sans doute malheureux, mais si vous en avez l’occasion, ne laisser pas la gouvernance dans ses mains ou celles de ses congénères. Réduisez le ! A tout prix !

(librement inspiré de mon "manager" François)