- Bonjour et merci marabout Yvon Ben vartagul Hallarékré de nous accorder un second entretien en cette période de fêtes ...
- Tout le plaisir est pour vous.
-Vous voulez dire pour vous ...
-C’est bien ce que j’ai dit mon garçon.
- Heu ? Bien, vous avez tenu à intervenir je crois pour nous alerter de l’apparition d’un phénomène nouveau dans l’entreprise ...
- En effet de serre.
- Vous pouvez développer durablement, donc ...
- Vous êtes joueur, j’apprécie … aaaarthuuuus ! (il éternue)
- Atchoum ! voulez vous dire.
- Je voudrais en revenir au sujet et au lien qui existe entre le climat social dans l’entreprise et l’apparition d’une nouvelle espèce de salarié qui remet en cause un statu quo millénaire et solide qui était fait en fonte ...
- ... des neiges.
- Non. Des dodos.
- C’est formidable. Vous voulez nous annoncer le retour de cette espèce volatile ...
- Oui; le bobo est arrivé dans l’entreprise.
- Dodo?
- Les nuits sont trop courtes, jeune homme? Toujours est il que jusqu’à peu la confrontation de la pauvreté et de la richesse en entreprise était inexistante et n’explosait au grand jour que lors de conflits ou revendications personnelles ou de groupe. Les personnes aisées mangeaient, prenaient un café et parlaient avec leurs pairs et les plus pauvres faisaient de même. Chacun connaissait le statut de l’autre mais il n’y avait pas d’interférence. Le quotidien des uns et des autres ne se partageait pas. Ce modèle demeure ; mais l’arrivée du bobo provoque des interférences car le bobo n’est pas accepté par la grande bourgeoisie de naissance ou de carrière qui tient les postes de direction ... qui tient les postes de direction disais je …
- Zzzzzzzzzzzzzz ! (assoupi)
- Hum !
- Excusez moi, les nuits sont longues.
- Le bobo effraie avec ses couleurs vives, ses marques, son environnement feint d’instabilité ...
- Le dodo est victime de son plumage en quelques sortes ?
- Exactement, le bobo est rejeté par les hautes sphères car il ne partage pas les valeurs de classicisme qui y prévalent, qui plus est le bobo parle à tout le monde, car le bobo se déteste élitiste socialement même s’il l’est culturellement.
- Le dodo est un drôle d’oiseau.
- Vous avez toujours les mots justes ...
- ... et Dieu dit : poursuivez et décroissez!
- Oui heu? Cette arrivée du bobo crée donc un clash culturel avec ceux que j’appellerais les pauvres ...
- Comment les définir ?
- Excellente question, qu’est ce qu’être pauvre aujourd’hui ? Etre pauvre c’est partir en vacances en Tinisie, jouer des coudes au buffet avec des Italiens envahissant et se faire voler ses bagages par le staff corrompu de l’hôtel.
- En Tunisie vous voulez dire ?
- En Tinisie oui.
- Tu-ni-sie!
- C’est la même chose; là bas il disent Tinisie. Bref ... !
- Ah ! je comprends
- ... Mais la pauvreté c’est aussi avoir un Iphone et ne pas pouvoir partir en vacances. A contrario me direz vous qu’est ce que la richesse alors ? L’ancien modèle secret des sphères dirigeantes demeure, comme je l’ai déjà dit ; mais la richesse c’est aussi acheter des pulls en cachemire en solde, à 200 euros au lieu de 600, à Londres, le week end et en parler ouvertement devant tout le monde à la cantine. La richesse c’est dire qu’on descend dans le sud à Montpellier parce qu’on est épuisé, à ceux qui ne quittent jamais leur barre HLM, épuisé ou pas. La richesse c’est dire qu’on a fait des affaires aux soldes Vuitton auxquelles ont était invité, la richesse c’est dire qu’on est déprimé à ceux qui n’ont rien dans la vie, parler de tout sans complexe ! Le bobo ne peut pas s’en empêcher, le bobo parle de tout sans complexe.
- Le dodo est donc victime de son trop d’ouverture aux autres espèces?
- Oui. Le bobo est insupportable dans son essence même, il agresse sans s’en rendre compte tout ce qui est autours de lui car il ne peut s’abstenir de communiquer.
- Ce parallèle socio naturaliste me laisse presque sans mot mais ... il faut quand même préserver le dodo, non?
- Catastrophe! Extermination! Malheur, et puis (il tousse en parlant) tous unanimes là-dessus !
- Tusnami à Nîmes là-dessus ? C’est incroyable ! Quand ? Ce sera meurtrier ? J’aurais l’exclue? Combien de morts prévoyez vous ?
- Que dire ?
- Que voulez vous dire Marabout?
- Ma hantise au fond est que ces interférences nouvelles ne provoquent la disparition prématurée des bobos.
- Votre banquise au fond comme ils disent en Tinisie, c’est plutôt qu’ils ne disparaissent pas, n'est ce pas?
- Qui ?
- Les bobos, heu ... je veux dire les dodos ...
- Les bobos
- Oui c’est la même chose.
- Quel Hulot ! (il tousse) Quel culôt ! Oh ! mais vous êtres très fin mon jeune ami, mais vous savez , la sagesse c’est de manger des bûches ED à un euro quatre vingt cinq centimes et de les trouver bonnes ...
- Vous n’en restez pas moins énigmatique à mes yeux marabout
.
- C’est allègrement dit et durablement pensé.
- En tous cas le plus fou c’est que le bobo, je prononce à la Tunisienne là ... pardon, à la Tinisienne, réapparaisse dans ce pays. A l’origine c’est tout de même une espèce australe!
- Ost Räal ...! La langue des chevaliers teutoniques ! Ost … l’est … et Räal … gros oiseau … gros oiseau de l’est … quelle érudition ! Nous devons avoir d’autres entretiens. Vous me stupéfiez jeune homme !
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